MEDEA IN SPAIN

MEDEA IN SPAIN

Une Medea - Indienne et danseuse de Kathak, et un Jason - Gitan et danseur de Flamenco - font revivre le mythe de cette « barbare des temps modernes ».

Conception et texte: Silvia Barreiros - Mise en scéne: Sandra Amodio - Direction musicale: Ondina Duany

Medea - le mythe

Médée est une redoutable magicienne, fille d'Aiétés, roi de Colchide au pied du Caucase, petite-fille du Soleil et nièce de Circé. Sa mère est l'Océanide Idye. Mais une tradition suivie par Diodore de Sicile lui donne comme mère la déesse Hécate, patronne de toutes les sorcières, et en fait la soeur de Circé.

Jason, Fils d'Alcimédé et de Aeson, roi d'lolcos, ville de Thessalie (Grèce). à la mort de son père, son oncle Pélias devait régner jusqu'à la majorité de Jason. Sa mère se méfiant de Pélias confia son fils au centaure Chiron. Pélias pour s'emparer définitivement du trône tue toute la famille de Jason. Quand ce dernier se présente devant lui , Pélias, soucieux d'écarter son neveu du trône, demande à Jason de lui rapporter la Toison d'or du bélier consacré à Arès par le roi de Colchide, Aiétès. Jason partit avec cinquante autres Argonautes à bord de " l'Argo " pour entreprendre ce périple.

Furor accès de folie: fureur, rage, violente colère: violente passion.
Dolor douleur, souffrance, tourment, dépit, colère, ressentiment
Néfas ce qui est défendu par la loi divine; péché; attentat, crime; exclamatif: horreur !

 

MEDEE D'HIER ET D'AUJOURD'HUI

Qui est donc Médée ? Un être hybride que la fatalité contraint à dépouiller ce qui lui reste d'humanité, à rejoindre un autre monde hors de nos prises en tuant ses propres enfants ? Une femme outragée, coupable et victime trop humaine d'un banal crime passionnel ? Une femme qui s'abandonne à sa passion, qui sacrifie tout pour elle ?

Médée et Jason, tous deux apatrides, se retrouvent dans l'errance et l'exil et ceci jusqu'à ce que Jason décide d'épouser la fille du roi de Cotinthe, d'abandonner Médée et de lui enlever les enfants. Aucune consolation ne peut apaiser le dolor de Médée qui souffre d'une exclusion sociale par la perte de son foyer paternel et conjugal, d'une exclusion affective par l'infidélité de Jason, et d'un sentiment exacerbé de sa " culpabilité ", depuis le prétendu meurtre de son frère. Dés lors Médée n'appartient plus au monde des hommes, le furor s'empare de son esprit et la plonge dans un état d'inhumanité, se soldant par le néfas, le double infanticide. Médée trouve refuge dans la folie ayant pour compagne sa nourrice.

Médée ne cesse de se réincarner en ces femmes qui, traversant une crise de " furor " et désespérées par tant de douleur et d'épreuves, tuent leurs propres enfants pour les épargner: " Vous baiseriez la maisn qui vous donne la mort si vous connaissiez la vie " Matériau-Médée " de Heiner Müller).

C'est ainsi que les Médée contemporaines alimentent les fait divers en Europe. Elles ont pour châtiment la prison ou l'internement.

Une mère, au sens propre, reste avant tout une mère, avant d'être une femme. La fonction de mère s'inscrivant elle-même dans un archétype pousse ces femmes infanticides à reproduire cette histoire depuis l'antiquité. La volonté, ses craintes et ses peurs. Une Médée, dans laquelle chaque femme pourrait s'identifier et dont le désarroi pourrait être compris

MEDEA - FEMME INFANTICIDE

"Folie transitoire" ou "grave dépression psychotique", toutes ces mères dans cet instant de "furor" ont dans leur esprit mis un terme à la souffrance de leurs enfants et c'est justement parce qu'elles les aimaient, qu'elles les ont tués, pour les protéger. C'est une manière terrible de les épargner. La mort semble plus douce que la vie et elles préfèrent les entraîner avec elles plutôt que de les laisser seuls. Quel avenir aujourd'hui peut offrir une femme à ses enfants sans conjoint, sans travail et sans argent ? Comment expliquer qu'une telle tragédie puisse se produire dents jours ?

MEDEA - METISSAGE

L'axe des personnages ets donné par leur origine: Medea est indienne, Jason est gitan. Ces deux cultures ancestrales seront l'expression même de Medea et de Jason les exilés.
Medea indienne

Dans la coutume indienne, une femme appartient toujours à son époux, et ne vit qu'à travers lui et ses enfants. C'est ainsi, que les veuves indiennes étaient immolées avec leur défunt mari. L'homme a tout pouvoir sur la femme, lui permettant de disposer d'elle ou de la répudier, selon son bon vouloir. Il cantonne la femme au rang d'objet sexuel et reproducteur. Il ne lui reconnaît qu'un statut d'être humain inférieur. Une femme seule n'as pas sa place dans une société phallocrate. Une fois mariée, si elle ne peut enfanter, elle sera répudiée. La femme prend une dimension symbolique: c'est la révolution, le changement.
Jason gitan

La notion du voyage, de l'exil fait partie du patrimoine gitan, ils partirent naguère du nord de l'Inde pour arriver en Andalousie. Ils expriment leur joie et leur douleur à travers le chant et la danse du flamenco. Les communautés gitanes continuent de suivre un modèle d'origine hindoue, fondé sur le vieux système religieux des castes. Leurs valeurs se fondent sur trois principes: pureté, séparation et hiérarchie. Ils sont victimes de leur propre culture en contradiction avec les valeurs de nos démocratiques modernes.
La danse

Le flamenco et le Kathak étant l'expression même de Medea et Jason, elles permettent de transposer des scènes comme la douleur de Jason, la séduction de Medea ou la jeunesse de Medea. Le parti pris d'avoir un Jason ne s'exprimant qu'en danse vient renforcer la séparation qui est en oeuvre. Toutes les danses du flamenco sont accompagnées par les musiciens. Le kathak faisant partie des réminiscences, les musiciens de flamenco s'intégreront, facilitant la rencontre de Jason à cette culture. Tous deux, Medea et Jason, revivront ainsi, chacun dans un espace différent, cette rencontre amoureuse à travers leur danse.

Le rapport au corps est fondamental ici, car il s'agit de chair, de sang, le corps de Medea crie vengeance et destruction. Le corps est un territoire occupé ! Le corps est la mémoire. Medea perd la raison en tuant la chair de sa chair. Jason en perdant femmes et enfants n'a plus que la mémoire du corps pour exprimer sa douleur.
La video

Ce sont les réminiscences du pays natal de Medea, de sa culture et des souvenirs. Fille de Brahmane, vivant à Kalikat, ville imaginaire du nord de l'Inde, elle invoque son passé en images nettes ou en sensations comme pour respirer, donc exister. Mais la toile renferme aussi les peurs, les tourments et le Jason querelle ne peut plus atteindre.
La scénographie

Deux idées se juxtaposent, celle de l'amphithéâtre grec et celle de l'arène de la corrida, l'action se situant à Corto, ville imaginaire de l'Andalousie. L'espace central est un ovale, sur lequel sont placés les musiciens assis sur un banc en demi-cercle qui rappelle les gradins en pierres de théâtre grecs. Cet ovale déborde du plateau pour supprimer la délimitation entre la scène et la salle et rapprocher ainsi le public de la piste. Il est en bois afin de permettre la résonance des claquements des pieds de danseurs. Les écrans sont à l'arrière de l'ovale, élevés comme des portes quelques. Tout l'espace est blanc et épuré afin de permettre la netteté des couleurs de la lumière et des projections vidéo.

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Sur le spectacle

Durée: 1 heure

Médée… Femme outragée

Médée, figure terrible de la mythologie grecque, cocktail terrifiant de folie et de fureur, de douleur et de souffrance, de colère et de dépit, de péché et d’horreur.
Médée, femme, figure et victime encore d’actualité.
Parce qu’elle a aimé Jason, parce qu’elle l’a aidé à s’emparer de la Toison d’Or, parce qu’elle l’a suivi en Grèce, elle s’est retrouvée à ses côtés, seule et étrangère. Et puis il l’a trahie.

La légende veut que la vengeance de Médée soit effroyable, la pousse à l’infanticide. Mais ici, il s’agit d’autre chose : d’une femme en quête d’elle-même, de son identité, de sa vie. Au travers des mots, elle met en pratique le rituel magique qui lui permettra d’oublier qu’elle a sacrifié son peuple et son pays à un amour mort. D’oublier Jason en détruisant ce qui le rattache à elle, y compris ses enfants.
Il s’agit là d’une femme qui se dépouille de son passé, se dénude corps et âme pour regagner son innocence. Qui douloureusement, accouche d’elle-même. Il s’agit d’une résurrection.

Le spectacle proposé ici empruntera les mots de Silvia Barreiros – qui nous livre sa propre version - et les passions dansées du Flamenco et du Kathak afin de nous inviter à une réflexion et à une interrogation face à cette histoire toujours d’actualité de femme seule, de mère désemparée, d’être humain sans avenir.

Presse

Le Courrier, Décembre 2005

Scénes Magazine Janvier 2006 Medea in Spain

Tribune de Genève, Décembre 2005

Tribune de Genève, novembre 2006

Distribution
  • Monique Assal (Aya)
  • Sushimita Banerje (Medea Jeune)
  • Silvia Barreiros (Medea)
  • Antonio Perujo (Jason)
  • Manuel Carmona "El huele bien" (Chant)
  • Etienne Mayerat (Guitare)
  • Julio D' Santiago (Percussions)
  • Scénographie: Sandra Amodio,
  • Silvia Barreiros et Michel Faure
  • Vidéo: Modul8 team (Boris Edelstein & Mathias Grau)
  • Création et régie lumières: Claire Firmanm
  • Costumes: Maria Galvez
  • Conception maquillages: Arnaud Buchs
Téléchargement
Liste matériel
  • Table de régie à mémoire avec 48 circuits
  • 20 p.c. 1000 W
  • 7 par 64 c.p. 62 et 2 par c.p. 61
  • 9 découpes type Julliat 614
  • 1 découpe type Julliat 613
  • 5 découpes type Julliat 613SX
  • 2 p.c. 2000 W
  • 4 Sofit de 1 m chacun
  • 1 éclairage public

Audio
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Création à Genève

 

Photo
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